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Colonisation de Jupiter


Mis à jour le 24/02/2054 par  Ubert/3T856FH[astronome]


La colonisation de Jupiter


La reprise active de la conquête spatiale, en dormance depuis la fin du XXème siècle, s'est faite à partir de 2035 dans plusieurs directions privilégiées. Des bases habitées ont été installées sur la Lune et sur Mars dans le but d'y établir des observatoires et des laboratoires. Pour ce qui est de Mars, les possibilités de modification de la planète pour la rendre plus compatible avec une colonisation humaine massive ("terraforming") ont été remises au goût du jour, avec des résultats mitigés.

Des robots ont été dépêchés sur les deux autres planète telluriques, Vénus et Mercure, beaucoup moins hospitalières, pour mener des investigations sur l'extraction de ressources minérales.

Enfin, trois des quatre grands satellites galiléens de Jupiter, que sont Europe, Ganymède et Callisto ont été identifiés comme des cibles de choix pour une éventuelle colonisation. En effet, la présence d'eau, de roches silicatées et de composés carbonés potentiellement propices à une vie organique ont retenu l'attention des experts terriens et ont motivé plusieurs expéditions habitées.  Seule Io, le satellite galiléen le plus proche de la planète géante a été écarté : son intense volcanisme et sa géographie constamment fluctuante du fait des effets de marée dus à Jupiter en rendent la colonisation hasardeuse.

Dans ce contexte favorable, plusieurs missions habitées se sont succédées, principalement  vers Ganymède et Callisto.


Sommaire


1. Le contexte géostratégique

2. Les débuts de la conquête

3. La mise en place des stations permanentes

4. Perspectives


1. Le contexte géostratégique


Au lendemain de la grande crise de civilisation qui a succédé à la Guerre Globale, le monde s'est trouvé divisé en deux blocs antagonistes, ASIA et NATO, et en quelques nations non alignées. Cette situation, similaire à celle de la Guerre Froide qu'à connu le monde après la seconde guerre mondiale de 1939, lorsque le bloc communiste s'opposait au bloc occidental, a exacerbé les rivalités technologiques.

(Cf : fr/wikicycla.org/guerre_globale)


La configuration politique actuelle, toutefois, et la dynamique qui en découle, diffèrent de la situation de la fin du XXème siècle principalement sous trois points :


- La Guerre Globale a montré l'inutilité de la menace militaire, qui était le principal levier de la Guerre Froide qui a succédé à la seconde guerre mondiale


- La totale transparence dans la circulation de l'information, confirmée par tous les protagonistes à travers le Free Information Act, a déplacé le terrain de la concurrence vers l'excellence technologique et industrielle et la mise en oeuvre rapide des innovations, plutôt que la manipulation et la rétention des informations cruciales

(Cf fr/wikicycla.org/free_information_act)


- La conscience maintenant pleine et universelle de la fragilité de la biosphère terrestre et de la limite des ressources, qui a mené notamment à une limitation volontariste de la population mondiale est devenue le moteur de la recherche d'autres mondes à conquérir.

(Cf : fr/wikicycla.org/one_billion_act)


Dans ce contexte, la conquête spatiale, terrain emblématique de l'excellence technologique, est redevenue, après des décennies d'éclipse, l'enjeu majeur, le pari sur l'avenir des nations.  


2. Les débuts de la conquête


C'est en 2037 que le bloc ASIA, après avoir dans les années précédentes envoyé des  vaisseaux robotisés pilotés par des CyberCerveaux, a finalement effectué une mission habitée, dénommée Mokusei (Jupiter en japonais) à destination de Ganymède, suivie de trois autres les années suivantes.

NATO a plutôt jeté son dévolu sur Callisto, plus loin de Jupiter et en rotation plus lente autour de celui-ci, plus à l'abri des orages magnétiques qui perturbent périodiquement les équipements installés sur les satellites plus rapprochés. La première mission habitée, Thor (l'équivalent nordique de Jupiter), s'est posée près du cratère Njord, par 16° de latitude Nord et 132° de longitude Ouest, sur la face du satellite opposée à Jupiter.


3. La mise en place des stations permanentes


Dans les années 2040, des colonies durables ont été établies sur les trois satellites.

La surface d'Europe a été investie par toutes les puissances mondiales, séparément ou en coopération. (principalement UNAFRI et les non-alignés, mais aussi ASIA et NATO).

ASIA a envoyé quatre missions vers le troisième satellite galiléen Ganymède, et y a établi deux bases permanentes. L'une, équipée d'un grand radiotélescope et de deux télescopes optiques et infrarouge, a été située près du cratère Epigeus, à 23° de latitude Nord et 180° de longitude Ouest, presque au milieu de la face de Ganymède opposée à Jupiter, là où les perturbations électromagnétiques dues à la planète géante sont les moins gênantes. La seconde, dédiée à l'étude de Jupiter, est installée à l'intérieur de Hershef, un cratère en coupelle de 120 km de diamètre, à 47° de latitude Nord et à 89° de longitude Est : La géante gazeuse est juste au-dessus l'horizon Ouest, mais le rebord du cratère la masque à la station habitée. Les équipements scientifiques d'observation sont eux disposés sur la crête Ouest du cratère et plus loin, sur les pentes, en vue de Jupiter, qui apparait immobile au ras de l'horizon.

Les dirigeants de NATO, conseillés par leurs experts humains et leurs CyberCerveaux, ont préféré pour des raisons tant scientifiques que politiques, entreprendre la colonisation de Callisto, le quatrième grand satellite de Jupiter. Après la première mission réussie, Thor, à destination du cratère Njord, ils ont envoyé en 2043 un second vaisseau spatial, destiné à acheminer une grande quantité de matériel et d'équipements pour consolider la base Njord et en faire une station scientifique durable, avec la possibilité à terme de devenir un centre de peuplement de Callisto.

Cette seconde mission cruciale, Erendiz, n'est jamais arrivée jusqu'à Callisto. Elle a croisé sur sa route l'astéroïde artificiel 2043KP33 qui a mené à la découverte des Esprits. Son fret, abandonné sur une trajectoire balistique qui devait croiser le système de Jupiter, s'est perdu dans l'immensité après avoir été dévié par la monstrueuse attraction gravitationnelle de la planète géante.

La troisième mission, en 2045, baptisée Pirua (la divinité Jupiter pour les Incas), a permis, avec deux ans de retard, de construire au moyen des Cyberrobots une station d'étude et d'observation permanente. Les quatre pionniers de la mission Thor, qui avaient du se mettre en hibernation prolongée pour attendre la mission Pirua, ont à leur réveil, avec grand soulagement, vu leur équipe s'étendre à huit humains et trois CyberCerveaux.

Depuis, plusieurs autres missions (Pirua 2 et 3, Erendiz 2, Wotan, Brihaspati, et Zeus 1, 2 et 3 …) sur Europe, Ganymède et Callisto ont permis de mettre en place de nouvelles stations et d'assurer une occupation permanente de ces satellites.


4. Perspectives


A l'heure où nous rédigeons cet article (Février 2057) deux missions sont en route, l'une, Brihaspati 2, envoyée par ASIA à destination de Ganymède, l'autre, Tinia, dépêchée par NATO, vers la base Njord sur Callisto.

D'autres colons vont être envoyés dans les prochaines années, dans le but d'exploiter les ressources minérales des grands satellites, mais aussi de les étudier et de confirmer la présence, soupçonnée depuis la fin du siècle dernier, de formes primitives de vie dans les océans souterrains de Ganymède, et peut-être aussi de Callisto.